0576 - Page 559 - Hia Tfou ayant été privé de l'emploi de Kiu Mi, on mit Ta Yen en sa place. Celui-ci était ami de Fou Pi, de Han Ki, de Fan Tchong Yen, qui étaient tous trois Ministres, et de Ngeou Yang Heou, qui était Censeur. Ils vivaient fort unis entre eux et aves quelques autres qui leur ressemblaient. Un de ces derniers était Ché Kiai, homme désinterressé, droit et zélé mais trop libre et trop hardi à exercer sa critique et à censurer les actions des autres dans des vers qu'il faisait très bien. Hia Tfou piqué d'une pièce de Ché Kiai et chagrin d'avoir perdu son emploi, déféra à l'Empereur un prétendu parti de certaines gens liés entre eux, disait-il, contre quiconque ; il indiqua nommément Fan Tchoung Yen et Ngeou Yang Heou. L'Empereur, s'adressant à ses Ministres : j'ai souvent oüi parler, leur dit-il, de partis formés par des canailles, par des âmes basses, gens sans mérite et sans vertu. Mais les honnêtes gens qui sont en place, qui ont du mérite et de la vertu, forment-ils aussi des partis ? Fan Tchong Yen prenant la parole : Prince, dit-il, que d'honnêtes gens s'unissent et conspirent à bien faire, principalement à bien vous servir et à procurer l'avantage de l'Etat, il n'y a point d'inconvénients ; ces liaisons n'ont rien que de fort bon et de fort utile. Un Prince doit être attentif à les bien distinguer des autres qui sont criminelles et dangereuses. Ngeou Yang Heou instruit de ce qui se passait, présenta le discours qui suit
Fait partie de Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l'empire de la Chine et de la Tartarie chinoise / vol. II
- Titre
- 0576 - Page 559 - Hia Tfou ayant été privé de l'emploi de Kiu Mi, on mit Ta Yen en sa place. Celui-ci était ami de Fou Pi, de Han Ki, de Fan Tchong Yen, qui étaient tous trois Ministres, et de Ngeou Yang Heou, qui était Censeur. Ils vivaient fort unis entre eux et aves quelques autres qui leur ressemblaient. Un de ces derniers était Ché Kiai, homme désinterressé, droit et zélé mais trop libre et trop hardi à exercer sa critique et à censurer les actions des autres dans des vers qu'il faisait très bien. Hia Tfou piqué d'une pièce de Ché Kiai et chagrin d'avoir perdu son emploi, déféra à l'Empereur un prétendu parti de certaines gens liés entre eux, disait-il, contre quiconque ; il indiqua nommément Fan Tchoung Yen et Ngeou Yang Heou. L'Empereur, s'adressant à ses Ministres : j'ai souvent oüi parler, leur dit-il, de partis formés par des canailles, par des âmes basses, gens sans mérite et sans vertu. Mais les honnêtes gens qui sont en place, qui ont du mérite et de la vertu, forment-ils aussi des partis ? Fan Tchong Yen prenant la parole : Prince, dit-il, que d'honnêtes gens s'unissent et conspirent à bien faire, principalement à bien vous servir et à procurer l'avantage de l'Etat, il n'y a point d'inconvénients ; ces liaisons n'ont rien que de fort bon et de fort utile. Un Prince doit être attentif à les bien distinguer des autres qui sont criminelles et dangereuses. Ngeou Yang Heou instruit de ce qui se passait, présenta le discours qui suit
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- ark:/13685/00992x02/0576