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Numerabilis


0479 - Page 462 - L'Empereur Ngai Ti avait un favori nommé Tong Hien. Il le comblait d'honneurs et de biens : c'est ce qui faisait gémir tout le monde. Ouang Kia fit sur cela une remontrance à l'Empereur. Après y avoir exposé fort au long les faveurs de l'Empereur à l'égard de Tong Hien, les richesses, l'orgueil et le faste de ce favori, il rapporte l'exemple de deux personnages que la faveur avait ainsi élevé sous d'autres règnes et que leur fortune avait tellement aveuglé, qu'ils avaient enfin mis le trouble dans l'état et s'étaient perdus eux-mêmes. Il conclut par presser l'Empereur de bien peser ces deux exemples et d'autres des siècles passés et de modérer ses bienfaits à l'égard de Tong Hien, ne fut-ce que pour le bien même de ce favori, à qui des faveurs outrées ne pouvaient manquer de nuire. L'histoire dit que cette remontrance ne plut point à Ngai Ti et qu'il n'en aima pas moins Tong Hien ; que cependant, comme il avait eu quelque honte d'aller ouvertement contre la remontrance, il prit un détour pour augmenter les grands biens de son favori. L'Impératrice régnante produisit une Ordonnance vraie ou supposée, par laquelle l'Impératrice douairière léguait à Tong Hien un Domaine de deux mille familles. Cette ordonnance fut remise à Ouang Kia, Ministre d'Etat, pour en procurer l'exécution ; Ouang Kia aussitôt la cacheta et la remit à l'Empereur ainsi cachetée, avec une seconde remontrance où il lui dit ce qui qui suit

Fait partie de Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l'empire de la Chine et de la Tartarie chinoise / vol. II

Titre
0479 - Page 462 - L'Empereur Ngai Ti avait un favori nommé Tong Hien. Il le comblait d'honneurs et de biens : c'est ce qui faisait gémir tout le monde. Ouang Kia fit sur cela une remontrance à l'Empereur. Après y avoir exposé fort au long les faveurs de l'Empereur à l'égard de Tong Hien, les richesses, l'orgueil et le faste de ce favori, il rapporte l'exemple de deux personnages que la faveur avait ainsi élevé sous d'autres règnes et que leur fortune avait tellement aveuglé, qu'ils avaient enfin mis le trouble dans l'état et s'étaient perdus eux-mêmes. Il conclut par presser l'Empereur de bien peser ces deux exemples et d'autres des siècles passés et de modérer ses bienfaits à l'égard de Tong Hien, ne fut-ce que pour le bien même de ce favori, à qui des faveurs outrées ne pouvaient manquer de nuire. L'histoire dit que cette remontrance ne plut point à Ngai Ti et qu'il n'en aima pas moins Tong Hien ; que cependant, comme il avait eu quelque honte d'aller ouvertement contre la remontrance, il prit un détour pour augmenter les grands biens de son favori. L'Impératrice régnante produisit une Ordonnance vraie ou supposée, par laquelle l'Impératrice douairière léguait à Tong Hien un Domaine de deux mille familles. Cette ordonnance fut remise à Ouang Kia, Ministre d'Etat, pour en procurer l'exécution ; Ouang Kia aussitôt la cacheta et la remit à l'Empereur ainsi cachetée, avec une seconde remontrance où il lui dit ce qui qui suit
Identifiant
ark:/13685/00992x02/0479