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Bistouri de Charles-François Félix de Tassy

Classe de ressource
Physical Object
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Type d'objet
Instrument
Identifiant de la notice
ark:/13685/bAp24N
Titre
Bistouri de Charles-François Félix de Tassy
Autre(s) nom(s)
Bistouri à la royale
Notes
Titre historique
Auteurs / Intervenants
Felix de Tassy, Charles François
Date
1686
Matière / Techniques
Métal
Ecaille
Mesures
0,8 x 20,5 x 18 cm
Réf. géographiques
Paris (France)
Source
Musée d'Histoire de la Médecine, inv. MHM.2022.337
Appartenance
Université Paris Cité. Musée d'Histoire de la Médecine
Provenance
Ancien propriétaire: Charles-François Félix de Tassy
Licence
Licence Ouverte
A propos
Charles-François Félix de Tassy (1635–1703) accède à la charge de premier chirurgien du roi Louis XIV, succédant à Jean Mesnard.

L’opération se déroule dans le plus grand secret, la matinée du 18 novembre 1686, dans la chambre du roi à Versailles. Sont présents lors de l’intervention : François Michel Le Tellier de Louvois (1641–1691), ministre d’État, Madame de Maintenon (1635–1719), épouse morganatique du roi, le père La Chaise, son confesseur jésuite, ainsi que les médecins personnels du souverain.

Charles-François Félix de Tassy, alors Premier Chirurgien, a spécialement conçu pour l’occasion un instrument innovant : un bistouri recourbé, auquel il fixe une sonde, destiné à être introduit avec précision le long de la fistule anale. Conscient de la difficulté de l’opération, Tassy s’est longuement entraîné au préalable sur de nombreux patients dans les hospices de Paris. Le roi, installé au bord de son lit, subit l’intervention sans anesthésie. L’opération est un succès, et le roi se remet relativement rapidement, contribuant ainsi à la renommée de son chirurgien et à l’évolution de la chirurgie en France.

Le 18 novembre 1686, il pratique avec succès une opération particulièrement délicate : l’extraction d’une fistule anale dont souffre le souverain. L’intervention, minutieusement préparée, est documentée dans le Journal de la santé du Roi.

En récompense de cet exploit chirurgical, Charles-François Félix de Tassy reçoit 150 000 livres ainsi que les terres de Moulineaux. L’opération connaît un retentissement considérable : la fistule devient presque « à la mode ». Comme le rapporte Dionis, « plusieurs de ceux qui la cachaient avec soin n’eurent point honte de la rendre publique ».

L’examen visuel de l’objet, mené par Monsieur Jacques Cuisin, révèle que les deux côtés du manche sont assemblés par rivetage sur une soie, chacun étant constitué d’une écaille de tortue. Au vu de leurs caractéristiques (épaisseur, longueur, motif de coloration), ces écailles peuvent être attribuées à l’espèce Eretmochelys imbricata, communément appelée Tortue à écailles imbriquées. Cette espèce de tortue marine, dont les écailles étaient particulièrement prisées à l’époque, notamment dans l’ameublement — comme en témoignent les réalisations d’André-Charles Boulle — est la seule dont les écailles dorsales atteignent jusqu’à 6 mm d’épaisseur, une dimension suffisante pour être travaillée comme sur le manche de ce bistouri.

Le matériau est d’origine naturelle, comme en attestent les légères altérations observées : des marques laissées par des larves de coléoptères de la famille des Dermestidae, spécialisées dans la dégradation de la kératine dense.